La journée a été particulièrement houleuse à Lyon le samedi 15 juin, et elle s’est achevée par l’annulation du défilé de la Gay Pride dans la vieille ville. Si la grande majorité des manifestants ont cru que la marche ne pouvait avoir lieu en raison des pluies violentes qui se sont abattues sur la cité à l’heure du départ, les organisateurs assurent que la raison de l’annulation est toute autre. Les agissements d’un petit groupe de personnes présentées comme « queer radicales » sont à l’origine de cette décision.

Olivier Borel, de la Lesbian & Gay Pride de Lyon, raconte : lors du départ de la manifestation, « un petit groupe d’une petite soixantaine de personnes a voulu prendre la tête du cortège. Ils ont ralenti la marche en nous traitant de fachos, de transphobes et de tout ce qu’on veut… Ils refusaient d’avancer, de laisser passer la banderole de tête, et voulaient absolument être en tête de cortège. Nous, on ne manifeste pas derrière des gens qui s’en prennent à des associations LGBT, donc, à un moment, on a décidé qu’on resterait sur la place ». Comme un fait exprès, à ce moment-là, la pluie s’est mise à tomber avec une grande violence, noyant la sono et rendant très difficile toute tentative d’explication publique. Les chars ont réintégré la place Bellecour, et l’animation s’est poursuivie jusqu’en fin d’après-midi.

Ces heurts s’ajoutent à un acte de vandalisme survenu la nuit précédent la Gay Pride. Les vitrines du centre LGBTI de Lyon ont été recouvertes par des graffitis et des tracts.

« C’est un spectacle particulièrement triste », ont réagi les responsables du Centre, du Forum Gay et Lesbien de Lyon et de SOS homophobie dans un communiqué commun :

• triste car il y a là une volonté délibérée de minorer et de ridiculiser les efforts des militant.e.s du centre et des 34 associations membres qui se battent chaque jour pour faire reconnaitre les droits de la communauté LGBT+.
• triste car ce « mouvement radical Queer » préfère afficher la division et se désolidariser des associations LGBTI plutôt que de s’unir pour revendiquer avec force l’ouverture de la PMA pour toutes les femmes,

Par cette action, « ce mouvement radical Queer » démontre ainsi que les droits des LGBTI ne sont pas leur priorité. Leur seule et unique priorité est de nuire aux associations LGBTI !

L’annulation du défilé n’a pas entamé la bonne humeur des milliers de personnes qui sont restées sur la place Bellecour une grande partie de l’après-midi pour faire la fête dans une ambiance humide mais bonne enfant.