A l’occasion du 17 mai, journée mondiale contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie, SOS homophobie, association nationale de lutte contre les LGBTIphobies, a publié l’édition 2023 de son Rapport sur les LGBTIphobies. Ce document est basé sur 1 506 témoignages d’actes lesbophobes, gayphobes, biphobes, transphobes et/ou intersexophobes que l’association a recueillis en 2022 via ses différents dispositifs d’écoute.

Il s’agit de la 27ème édition de ce rapport qui, chaque année, dresse un état des lieux des actes de haine commis à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bi·es, trans et intersexes, sur la base des témoignages reçus par SOS homophobie via ses dispositifs d’écoute.

Alors que nous célébrons cette année les 10 ans de la loi sur le Mariage pour toutes et tous, SOS homophobie fait le constat de la persistance et de l’ancrage des actes de haine anti-LGBTI dans la société française. Le Rapport sur les LGBTIphobies 2023 met en évidence plusieurs points essentiels :

• • Le nombre d’agressions physiques LGBTIphobes signalées à SOS homophobie a augmenté de 28 %. Ainsi, une personne LGBTI était agressée physiquement tous les deux jours en France en 2022. Ces agressions ont principalement eu lieu dans les lieux publics, dans la famille et dans le voisinage. Dans 61 % des cas, elles étaient accompagnées d’insultes.
  • Les actes de haine à l’encontre des personnes trans signalés à SOS homophobie en 2022 ont augmenté de 27 %. Cette explosion de la transphobie, alarmante, s’est manifestée par des actes de rejet, des insultes et des discriminations. Ils ont eu lieu principalement dans les commerces, sur internet et dans l’entourage familial.
  • Les actes de lesbophobie recensés par SOS homophobie ont augmenté de 14% en 2022, confirmant l’ancrage de la lesbophobie dans la société française qui se caractérise par un double phénomène mêlant l’homophobie et le sexisme.
  • Les actes de biphobie signalés à SOS homophobie ont augmenté de 5% en 2022.
  • Le nombre d’actes de haine spécifiquement gayphobes signalés à SOS homophobie en 2022 demeure très significatif, avec 625 témoignages reçus. L’hyperviolence homophobe des « guets-apens » tendus via des applications de rencontre est particulièrement inquiétante.

Face à ces constats, la lutte contre les LGBTIphobies nécessite la mobilisation de toutes et tous : citoyennes et citoyens, entreprises, administrations publiques. Les membres de SOS homophobie estiment que les pouvoirs publics locaux, régionaux et nationaux doivent tout mettre en œuvre pour faire reculer plus efficacement les actes de rejet, de violences et de discriminations à l’encontre des personnes LGBTI. Cela passe par la formation et la sensibilisation du personnel à la reconnaissance et à la prévention des actes de haine anti-LGBTI, en particulier dans les services publics de l’éducation, de la police et de la justice, ainsi que de la santé. « Il est indispensable de lancer une grande campagne nationale sur les LGBTIphobies afin de sensibiliser la société française et faire reculer les actes de haine », concluent les militants.

Lire le rapport : https://ressource.sos-homophobie.org/Rapports_annuels/Rapport_LGBTIphobies_2023.pdf