Si, cette année, les mesures de sauvegarde sanitaire interdisent de descendre dans la rue le 17 mai pour marquer la Journée mondiale de lutte contre les LGBT+phobies (IDAHOT ou IDABLHOTI), les associations militantes LGBT+ envahissent la toile pour rappeler la triste réalité. « Partout dans le monde, les personnes homosexuelles, bisexuelles, transgenres, queers ou intersexuées (LGBTQI) sont victimes de harcèlement, d’actes de torture, d’arrestations arbitraires, voire de meurtres, souvent en toute impunité. L’homosexualité continue d’être un délit ou un crime dans plus de 70 États et est punie de la peine de mort dans 11 d’entre eux. Dans certains pays, l’homosexualité et la transidentité sont considérées comme des maladies » rappelle par exemple Pride Toulouse dans un communiqué.
Un mauvais point pour la France
En France, la situation est loin d’être satisfaisante. D’après la Rainbow Map 2020 de l’ILGA-Europe, notre pays a reculé de 7 places dans le classement des pays LGBT-friendly du continent, quittant pour la première fois depuis 2013 le top 10 pour prendre la 13è place. L’Inter-LGBT pointe du doigt le gouvernement, qui « manque toujours d’ambition et d’un vrai plan d’action digne de ce nom », et de rappeler dans un communiqué que « la Secrétaire d’État à l’Égalité Femmes-Hommes et de la lutte contre les discriminations, et le Ministre de l’Intérieur avaient annoncé le 17 mai 2019, pour l’IDABLHOTI, des discussions préalables au renouvellement du Plan ” en lien étroit avec les associations ” , celles-ci sont dans l’expectative depuis un an. Sollicités à plusieurs reprises, les ministères concernés n’ont jamais apporté de réponse, ni sur le calendrier, ni sur le contenu. »
Ma fierté contre la haine
Pour que le silence ne s’installe pas, de nombreuses initiatives de visibilité ont été lancées. La Fédération LGBTI+ met en ligne le site internet #MaFiertéContreLaHaine (http://mafiertecontrelahaine.fr/), un outil communautaire et participatif pour faire bloc face aux haines LGBTI-phobes sur le web, avec le soutien de la Dilcrah. « Il s’agit également d’un espace de ressources pour rompre l’isolement des personnes LGBTI+, et d’une plateforme d’informations sur la conduite à tenir en présence d’actes LGBTI-phobes sur internet, avec des ressources juridiques et un outil de signalement » précisent encore ses initiateurs.
Hommage aux derniers exécutés pour homosexualité
Au cours d’une cérémonie très confinée, la maire de Paris et plusieurs élus ont déposé le 17 mai au matin des gerbes de fleurs sur la plaque qui rappelle le martyr de Bruno Lenoir et Jean Diot, les dernières personnes a avoir été exécutées pour motif d’homosexualité.
Semer les couleurs de l’arc-en-ciel
Les membres de l’association Gare!lgbt ont mis au point un décor pour que chaque titulaire d’un compte Facebook mette son badge de profil aux couleurs de l’arc-en-ciel.
Le Groupe Action Gay et Lesbien Orléans Loiret a quant à lui pris contact avec les maires de la région pour leur demander de pavoiser les mairies avec le rainbow flag. Saint-Jean-de-Bray, Saran, Saint-Jean-de-la-Ruelle notamment ont répondu favorablement.
Cette action a été reprise un peu partout dans l’hexagone. A Perpignan par exemple, LGBT+66 a obtenu que la mairie illumine la face de l’hôtel de ville
La Fédération LGBTI+ invite toutes celles et tous ceux qui le souhaitent et qui le peuvent, ainsi que nos ami·es et allié·es, à faire œuvre de visibilité à leurs fenêtres, en y déployant leurs drapeaux ou tout autre attribut militant. « Nous serons certes masqué·es et semi-confiné·es, mais toujours visibles ! »